Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a validé, mercredi 8 avril, la candidature de Jean-Luc Hees à la direction de Radio France. M. Hees, après avoir été choisi par l'Elysée pour succéder à Jean-Paul Cluzel dont le mandat ne sera pas renouvelé le 11 mai, a recueilli, selon nos informations, 6 voix pour, 2 contre et 1 abstention. Après le CSA, M. Hees devra être auditionné par les deux commissions culturelles de l'Assemblée nationale et du Sénat qui donneront aussi leur avis d'ici à quelques jours.
Le 7 avril, M. Hees a été entendu en audition publique par l'ensemble du collège du CSA sur son projet pour Radio France. Michel Boyon, le président du conseil, a précisé le caractère "codécisionnaire" de l'instance qui, selon lui, "n'a pas le petit doigt sur la couture du pantalon". Pendant deux heures, répondant aux questions du collège, M. Hees a mis en avant sa connaissance du groupe public où il est entré en 1972. Selon lui, "l'essentiel de l'activité radiophonique se trouve dans les contenus".
Il a présenté brièvement les stations et esquissé quelques pistes pour améliorer leur audience. Mal à l'aise sur les questions des nouvelles technologies, il a toutefois indiqué que, selon lui, Le Mouv', la radio du groupe public destinée aux jeunes, devrait être diffusée sur Internet. Auditionné le jour où Radio France était en grève contre la renégociation de la convention collective de l'audiovisuel public, il a déclaré que ce serait "le premier dossier qu'il réglerait", s'il était désigné. "Nous aurons une quinzaine de mois pour réécrire tout cela", a-t-il dit.
UNE RUMEUR DÉMENTIE
Sur la polémique autour de l'humoriste Stéphane Guillon, dont une chronique sur Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international, avait provoqué la colère de ce dernier et celle du chef de l'Etat, M. Hees a déclaré que M. Guillon, qu'il a engagé lorsqu'il était directeur de France Inter, le "fait rire une bonne fois sur deux". "Ce qui me gène, c'est le mélange des genres", a-t-il poursuivi affirmant que l'on ne peut "ni diffamer ni insulter. Ce sont mes bornes à moi. Je ne cherche pas l'impertinence mais l'humour et je ne suis pas sûr que l'impertinence soit ce que demandent les auditeurs de France Inter."
Il a démenti la rumeur sur l'arrivée du directeur de la publication de Charlie Hebdo à la tête de France Inter. "Philippe Val est mon ami, mais l'amitié est un mauvais critère pour effectuer des nominations", a-t-il assuré. "J'ai quelques idées sur des changements, mais il y a déjà beaucoup de talents dans cette maison. Ce n'est pas une de mes préoccupations premières", a-t-il dit. Enfin, M. Hees s'est engagé à ne plus faire d'antenne "même si c'est dans mon ADN".
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